L’oubli
Il y a beaucoup d’informations concernant la mémoire et son fonctionnement. Mais on parle peu du lien étroit qui existe entre la mémoire et l’oubli. Notre cerveau ne garde pas tout, il élimine certaines informations. Pourquoi certaines sont-elles oubliées et pas d’autres ? Pour cela, il faut s’intéresser au mécanisme de la mémoire et de l’oubli.
Tout au long de la journée, l’enfant va être stimulé par différentes informations. il a énormément de choses capter et à intégrer. Pendant ces 24 heures, l’enfant va dormir et pendant son sommeil, il va faire le tri entre ce qui est important et ce qui ne l’est pas. Le cerveau va choisir de garder prioritairement les informations auxquelles il aura pensé pendant la journée. Donc, si votre enfant n’a pas au moins pensé deux fois à sa table de multiplication dans la journée, il va en oublier une grande partie. C’est la raison pour laquelle un enfant qui apprend sa poésie la veille de l’interrogation, la saura le soir même, mais l’aura oubliée le lendemain.
La courbe de l’oubli montre que sans répétition nous oublions au bout d’une journée 50 à 80% de ce que nous avons appris et 90% après un mois (1).
Comment apprendre ?
L’apprentissage
Lorsque l’élève est attentif à son cours, il va retenir 75 % des informations transmises par son professeur. (Je fais un aparté pour rappeler qu’un enfant attentif n’est pas un élève assis sans bouger. Certains élèves sont très attentifs tout en faisant autre chose).
De plus, comprendre une leçon ne veut pas dire la mémoriser.
L’appropriation
À la suite du cours vient le moment des exercices. L’enfant va faire le lien entre ce qu’il a appris et les exercices. Alors, il va retenir 95 à 100 % des informations reçues.
Les répétitions
Il faut rappeler régulièrement les notions apprises. On peut utiliser différents jeux (le Monopoly pour les additions et les soustractions, les chevaux.), des recettes de cuisine (pour travailler la lecture et les proportions). Il est possible de regarder des films, des vidéos. On peut visiter un château lorsque l’on parle du moyen âge.
Il faut donc ré-évoquer la leçon de manière la plus ludique qu’il soit. Il faut aussi parfois montrer à l’enfant l’intérêt qu’il peut trouver à un apprentissage. Je me souviens d’un élève de CP que j’avais en soutien scolaire. Impossible pour la maîtresse ou pour les parents de l’inciter ou le motiver à la lecture. Je lui ai demandé ce qu’il aimait faire en dehors de l’école. Il m’a répondu les jeux vidéo. Je lui ai alors demandé comment il faisait pour lire les consignes. Il m’a répondu que c’était sa maman ou ses camarades de jeux qui lisaient pour lui. Je lui ai fait alors remarquer qu’il n’aurait pas forcément envie d’avoir sa maman toujours à côté de lui pendant qu’il joue. Et ses camarades qui ont envie de gagner pouvaient lui communiquer de fausses informations. Il a alors réfléchi et m’a dit « tu as raison ». En quinze jours, il savait lire. L’intérêt et la motivation deviennent un déclencheur de l’apprentissage et de la mémorisation.
Conclusion
Pour apprendre et retenir, il faut passer par trois étapes, l’apprentissage, l’appropriation et la répétition. Tout cela peut se faire de manière amusante, ludique et distrayante (2) . Cela l’est d’autant plus, si on peut le faire avec ses parents ou avec des ami(e)s. L’intérêt et la motivation viennent améliorer la capacité de mémorisation.
[1] Comment la courbe de l’oubli d’Ebbinghaus aide à mémoriser ? https://etab.ac-poitiers.fr/coll-beauregard-la-rochelle/spip.php?article649.
[2] Le jeu permet de multiples apprentissages. https://www.lacourdespetits.com/apprendre-en-jouant/.
Par Jocelyne LHERMITTE, autrice sur Profbook
Vous pouvez la contacter sur sa page Facebook ou sur son site soutienscolaire35.
Retrouvez aussi sa fiche Profbook ici : https://profbook.fr/listing/soutien-scolaire-primaire-et-accompagnement-ief-instruction-en-famille/