Pourquoi apprendre l’italien ?

Pourquoi apprendre l italien

A propos des motivations dans le choix d’une langue

« Il n’y a pas qu’une seule langue parlée dans le monde, il en y a environ 7 000. Et toutes les langues sont différentes les unes des autres. La plupart des langues ont des sons différents, elles ont des vocabulaires différents, et elles ont aussi des structures différentes (…). Cela pose la question : la langue que nous parlons façonne-t-elle notre façon de penser ? »

Lera_Boroditsky

œuvre dont la citation est extraite https://www.edge.org/conversation/lera_boroditsky-how-does-our-language-shape-the-way-we-think

Avant d’écrire et publier cet article j’ai fait une recherche en français sur internet, pour découvrir la fréquence avec laquelle la question « Pourquoi apprendre l’italien ?» est posée.

En effet cette question est souvent présente dans des publications ou des posts, et, dans la plupart des cas, est accompagnée d’une deuxième question : « à quoi ça sert d’apprendre l’italien ? »

Effectivement la majorité des réponses apportées, dans le web, ont un but pragmatique et fonctionnel.

Je me suis amusée à marquer celles qui devraient servir à convaincre les visiteurs à apprendre l’italien. Les voici :

  • L’Italie est le deuxième partenaire commercial de la France
  • L’italien est la langue d’un pays de culture et d’histoire
  • Pouvoir ajouter une troisième langue dans son CV est important
  • La cuisine italienne est une cuisine prestigieuse et de succès
  • La diffusion du Made in Italy ouvre à des opportunités professionnelles

Je vais ajouter à cette liste deux motivations surprenantes qui m’ont fait sourire.

La première n’est pas tout à fait exacte : « L’italien est une langue facile à apprendre » et la deuxième est farfelue « la langue italienne est imparable pour séduire ».

Evidemment dans cette liste – mis à part les deux dernières – il y a des bonnes raisons, mais qui peuvent se réduire à deux simples catégories : l’une qui renforce l’idée que l’étude d’une langue doit être principalement utilitariste, l’autre qui repose sur des clichés et des stéréotypes, bien ancrés dans l’imaginaire collectif sur l’Italie et les Italiens.

Ici je vais m’intéresser seulement aux motivations de type utilitariste parce que j’estime que les explications qui soutiennent une approche stéréotypée de l’apprentissage d’une langue, ne méritent pas d’être prises en considération !

Parmi ces réponses je vais t’en citer une qui va me servir à t’expliquer le sujet de cet article.

  « Je pense simplement que l’espagnol et l’italien, très proches et partiellement inter-compréhensibles, se retrouvent souvent mis en concurrence ; l’espagnol, de par son poids économique et démographique, a tôt fait de reléguer l’italien au rang de curiosité raffinée. » source https://www.mondelangues.fr/7-bonnes-raisons-dapprendre-litalien

Bref, dans la concurrence entre espagnol et italien, langues similaires (à discuter quand même !), l’espagnol gagne parce que plus utile ; et l’italien ? l’italien est une curiosité raffinée !!

Le message est clair : peu importe si on est passionné, on aime découvrir, avoir le plaisir d’apprendre une nouvelle langue ! ce qui compte dans le choix d’une langue est son utilité, le “à quoi ça sert”.

Mais tous ces points de vue, négligent justement, les bienfaits au niveau cognitif et psychologique dans la découverte et l’apprentissage d’une autre langue et ignorent toutes les autres réponses qu’on peut donner à la question “pourquoi apprendre l’italien ?”.

En ce qui me concerne, en lisant ces articles que je viens de te citer, je me suis posé une question :

Pourquoi aucun ne mentionne les modernes découvertes des neurosciences sur le langage et l’apprentissage en général ?

Cependant je n’ai pas tardé à trouver une réponse :  simple ! Si le plus important, dans le choix d’une langue, est d’en trouver les avantages utilitaristes, mieux vaut de ne pas mentionner ces modernes théories pédagogiques, car elles donneraient un coup de grâce à cette vision.

En réalité et tout simplement la motivation personnelle est la seule motivation qui compte et qui est essentiel à l’apprentissage et au choix d’une langue.

Autrement dit, si tu n’as aucune motivation personnelle à étudier l’italien, inutile de la chercher sur le web ! Tout simplement passe à autre chose (ou à une autre langue qui te passionne !)

Mais si au contraire, tu aimes découvrir des nouvelles langues, ou te plonger dans l’univers “Italie” et, éventuellement, tu veux savoir pourquoi la motivation personnelle et l’enthousiasme sont importants pour apprendre, la suite de cet article pourra t’intéresser.

Pourquoi ? parce que à partir d’ici je vais y répondre à la question « pourquoi étudier l’italien » suivant un point de vue non conventionnel et non utilitariste :

Tout d’abord apprendre une langue étrangère nous ouvre des nouveaux horizons, nous offre une autre perspective face à la complexité de la culture humaine et il nous habitue à adopter différents points de vue. Pour cela je suis convaincue (et je ne suis pas originale) qu’il faudrait introduire le bilinguisme dès le plus tendre âge, mais non seulement l’anglais, choix encore une fois utilitariste.

Ensuite il est important de choisir une langue par intuition, par coup de cœur, par affinité, bref par amour et par plaisir, et remettre ainsi les émotions au cœur de tout apprentissage

Parce que, et je me répète, le plaisir, les émotions, l’enthousiasme de la découverte contribuent à l’apprentissage et à l’attention nécessaire à l’assimilation.

Il ne s’agit pas de simples notions philosophiques ou humanistes, il s’agit de mettre au service de la pédagogie les résultats de recherches pointues dans le domaine des neurosciences.

Il existe une approche pédagogique qui fait suite aux importantes recherches de Howard Gardner Howard_Gardner professeur de neurologie à Boston.

Les recherches de Gardner, démarrés dans les années ’70, ont prouvé qu’il existe une pluralité d’intelligences non mesurables : les intelligences_multiples

les langues étrangères
intelligences multiples

Cette théorie d’ailleurs, a rendu obsolète les tests du Q.I. qui se basent seulement sur un type d’intelligence, celle logique-déductive, et a ouvert les portes à une autre vision de l’apprentissage.

Chaque type d’intelligence privilégie une approche cognitive et/ou un sens diffèrent.

En conséquence il est possible d’affirmer que la meilleure façon d’enseigner et d’apprendre, est de stimuler le plus possible tous les sens, qui d’ailleurs nous servent déjà dans la vie pour “décoder” la réalité.

Evidemment l’apprentissage serait donc plus efficace s’il impliquait le plus possible tous nos sens ; en plus cet “état de grâce”, où tous nos sens sont impliqués, produit émotion, émerveillement et en surplus, une énergie créative qui renforce notre capacité à trouver des solutions aux problèmes…et pas que linguistiques !

Silvia Vannozzi est auteure sur Profbook“, vous pouvez la retrouver, ou la contacter sur sa page facebook https://www.facebook.com/Commeunvoyage/  et son site : https://silviavannozzi1.wixsite.com/comme-un-voyage ou encore directement sur ProfBook Silvia Vannozzi

 

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