Du feedback à l’autonomie : qu’il est bon de se tromper !

feedback et autonomie

Du feedback à l’autonomie : qu’il est bon de se tromper !

                 « Tomber pour mieux se relever » n’a jamais été aussi vrai que dans le cadre des apprentissages. C’est cet état d’esprit qu’il faut favoriser dès le plus jeune âge afin de voir évoluer des apprenants bien dans leur tête et dans leurs baskets.

                Mais comment ? Comment faire comprendre aux enfants que l’échec n’est pas une fatalité ?

                Le manque de confiance en soi dans les apprentissages

                Ce manque de confiance en soi, je l’ai remarqué chez beaucoup de mes élèves, que ce soit lors de mes années en tant que professeure des écoles dans l’Education Nationale ou lors de mes cours particuliers (Envol : cours particuliers et ateliers éducatifs). J’ai même parfois rencontré des élèves qui avaient un total blocage face à l’erreur et qui angoissaient à la simple idée de proposer une réponse, au risque de se tromper.

Mais la peur du jugement n’est pas nouvelle, que ce soit par un pair, un proche ou un mentor. Martin V. Covington, un pionnier dans le domaine de la psychologie de l’apprentissage, indique que certains apprenants préfèrent ne pas fournir d’efforts et paraître paresseux aux yeux de leurs proches plutôt que de tenter et de découvrir la véritable étendue de leurs compétences, pas peur de ne pas être à la hauteur le moment venu (Making the Grade : A self-worth perspective on motivation and school reform, 1992).

                Or, commettre une erreur ne devrait pas être un obstacle mais une transition vers l’amélioration. C’est pourquoi le feedback (ou rétroaction dans notre belle langue) instantané est si intéressant.

                Le feedback (ou rétroaction) en pratique

          Ainsi, dans un système éducatif où il est de plus en plus compliqué de faire face à l’hétérogénéité des niveaux et des besoins, le feedback individuel et immédiat permet à chaque enfant d’évoluer à son rythme, et de manière pertinente et efficace.

                Cette action de l’enseignant consiste à accompagner le travail de l’élève en lui faisant des retours réguliers sur sa pratique et ses réponses, sa méthode. Pour qu’elle soit efficace, il faut qu’elle respecte certains principes :

  • L’objectif à atteindre doit être clair pour l’enseignant ainsi que pour l’élève. Si besoin, il faut établir de petits objectifs et les valider l’un après l’autre avant de s’attaquer à l’objectif final. Par exemple, en travaillant la division euclidienne avec une de mes élèves de 6ème, nous nous sommes vite mises d’accord pour commencer par travailler les tables de multiplication. Ainsi, j’ai concentré mes remarques sur cet objectif dans un premier temps.
  • Le feedback doit être pertinent : Il ne s’agit pas de noyer l’élève sous un flot de correction immédiate ou au contraire uniquement de phrases positives. Il faut établir un équilibre subtil afin d’encourager l’élève à tenter, à désacraliser l’erreur, mais aussi lui faire acquérir l’envie d’aller plus loin, de fournir des efforts, et une certaine autonomie. L’idée est d’orienter les remarques vers l’action de l’élève et sa prise en charge de la situation d’apprentissage.
  • Les remarques doivent être énoncées au bon moment : il faut pouvoir corriger une éventuelle erreur de l’élève pour le réorienter vers ce qui est juste, sans casser totalement son rythme et sa concentration dans le travail qu’il est en train d’accomplir.
  • Les retours doivent être formatifs : le but est de déclencher chez l’apprenant un processus qui lui permet de modifier sa méthodologie et ses compétences de plus en plus aisément et de façon autonome. Par exemple, j’utilise beaucoup le feedback instantané lorsque je travaille en orthographe avec un élève : à force de voir avec lui l’application d’une règle d’orthographe et ses astuces, l’élève applique de plus en plus l’auto-correction et assimile cette règle naturellement.

« (Good) practise makes perfect »

                Cette pratique a beau être coûteuse en temps, elle est le pilier de mon enseignement pour mettre en place un apprentissage efficace et actif chez l’élève. Lors de mes cours particuliers, je remarque que les élèves sont plus à l’aise et qu’une relation enseignant/élève de confiance s’installe. Ils sont fortement sollicités et se rendent compte que leurs erreurs n’ont pas de conséquence négative, mais ouvrent plutôt la voie vers un travail sur leurs besoins réels.

                Ils sont conscients qu’en faisant des erreurs, la remédiation qu’on y apporte grâce au feedback et à l’adaptation qui s’en suit leur permet de s’améliorer. Comme les remarques sont personnalisées, propres à la situation, elles sont beaucoup plus marquantes pour eux, et ils intériorisent plus facilement ce qu’on attend d’eux et mettent en place une auto-régulation progressive.

                Leur confiance en soi en est boostée et ils se préparent activement à grandir, en considérant les remarques constructives non comme un blocage mais une façon d’avancer efficacement.


Par Emilie Casimir : Cours, ateliers éducatifs et ressources pédagogiques

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