Il était une fois, un enfant qui écrivait mal…

difficultés écriture

Dans la peau de Gaspard, 10 ans.

Je m’appelle Gaspard, j’ai 10 ans, je suis en CM2 et j’écris mal.

Chaque matin je me lève la boule au ventre. Chaque matin, passé le pas de la porte de classe, je sens mon corps qui se crispe et mon cœur qui se serre. Ma hantise c’est l’écriture. Je ne suis pas fainéant, j’aime apprendre, j’aime montrer ce dont je suis capable et j’ai de l’énergie à revendre.

Mais, tandis que les autres écrivent vite et bien, moi je suis lent et brouillon. Il faut dire que souvent je suis obligé de m’arrêter en plein milieu de la dictée ou de la leçon à copier tellement j’ai mal. Je fais quelques petits moulinets du poignet, je fais craquer mes doigts et je repars aussi vite que possible pour rattraper les autres qui sont déjà loin. J’ai beau m’appliquer, le résultat dans mes cahiers n’est jamais à la hauteur de mes efforts.

Ratures, pattes de mouches, les lettres s’entrechoquent, dansent sur la ligne, s’emmêlent et bien souvent l’orthographe s’envole en fumée.

C’est trop dur de penser à tout en même temps, conjuguer les verbes correctement, les accorder avec les sujets, bien orthographier les mots, ne pas en oublier alors qu’on manque de temps pour écrire. Quand ça n’est pas la maîtresse qui déchire ma page, c’est maman.

Elles disent qu’elles n’arrivent pas à me relire et qu’en 6ème ça sera la catastrophe parce que mes professeurs ne feront pas d’effort pour déchiffrer mes « hiéroglyphes ». C’est vrai que moi non plus je ne déchiffre plus ce que j’ai copié et c’est bien gênant pour les devoirs à faire le soir à la maison !

Le pire c’est lorsque je dois copier une poésie. Je n’ai jamais fini à temps et je reste en récréation pour terminer tandis que les copains vont jouer. Je sens alors la boule au ventre qui monte jusque dans ma gorge et des fois même elle se transforme en larmes au bord des yeux.

Je trouve ça injuste parce que je fais beaucoup d’efforts toute la journée pour pouvoir suivre et que personne ne les remarque.

Même la maîtresse ne semble pas comprendre mes problèmes d’écriture. Elle me dit « tiens bien ton stylo Gaspard! » ou « dépêche-toi de copier, tu es trop lent ! » mais sans me donner plus de conseils.     

Des fois, à la maison j’essaie en cachette d’écrire avec mon autre main pour voir si elle ne serait pas plus rapide. Mais le résultat n’est pour l’instant pas concluant. 

Mais aujourd’hui, il s’est passé quelque chose à l’école.

Mon copain Florian m’a dit qu’il allait voir une dame qui l’aidait à mieux écrire. Je ne savais pas qu’il était comme moi, qu’il écrivait mal. Ça m’a surpris et aussi ça m’a soulagé parce que je croyais qu’il n’y avait que moi qui était comme ça.

Cette dame est graphopédagogue, drôle de nom pour dire qu’on donne des cours d’écriture. Florian m’a assuré qu’elle était très gentille et ne faisait pas faire des lignes d’écriture. Ils font des petits entraînements pour que ses doigts bougent bien et il a appris à pencher tous ses cahiers pour ne plus avoir mal quand il écrit. Il m’a dit « c’est magique, maintenant je n’ai plus mal et j’arrive à tout copier ».

Sauf que tous les soirs, après l’école, il doit s’entraîner avec sa maman à refaire les petits exercices mais ça ne dure pas plus de dix minutes et c’est facile. Florian a presque fini sa rééducation de l’écriture avec la dame. Je lui ai demandé son nom pour en parler à maman. On ne sait jamais, si moi aussi elle pouvait m’aider à écrire plus vite et sans souffrir…

Rébecca Gontier, graphopédagogue, rééducation de l’écriture en ligne ou en présentiel.

www.boucledencre.com

https://www.instagram.com/boucledencre/

facebook.com/rebeccagontier

facebook.com/boucledencre

 

 / 

Se connecter

Envoyer un message

Mes favoris