Qui ne s’est pas un jour retrouvé face à cet élève qui pourrait travailler plus mais qui ne le fait pas. Cet autre élève qui semble « hautain » pour le corps professoral ou ses congénères. Ou celui qui est en grand décalage par rapport aux autres élèves. Ou bien encore celui qui n’est pas conscient de ses habiletés ou compétences exceptionnelles et qui se dévalorise. Et enfin celui qui remet le professeur en question car ce dernier a annoncé qu’il était 11h50 alors qu’il était 11h52 !
Comment répondre à ces enfants-là qui, parfois, rendent « chèvre » les adultes responsables de leur scolarité ?
Voici quelques petits conseils pour garder son calme et répondre à leurs besoins.
- L’enfant à haut potentiel peut parfois sembler impoli, arrogant ou trop franc, poser trop de questions. Cela peut dérouter l’adulte remis en question. Il faut garder à l’esprit que l’enfant en face de vous est avant tout un enfant et mérite autant de respect qu’un enfant normo-pensant. Être remis en question ne veut pas forcément dire que l’on va perdre la face. Si on lui explique (devant le groupe ou à l’écart) que son attitude était blessante, il y a fort à parier qu’il soit désolé et veuille s’excuser. Le besoin prégnant de justice allié à une acquisition incomplète des codes sociaux peut l’amener à perturber la classe mais ce n’est pas dans le but de « démolir » l’enseignant. Il s’agit d’être cohérent avec ses propres exigences et promesses. Loyauté, bienveillance et humour sont les clés du succès avec ce type d’élève.
- Leur donner le goût de l’effort tout en expliquant pourquoi une telle démarche. Certains enfants à haut potentiel peuvent parfois se fier à une facilité intellectuelle qui va leur permettre de réussir à la plupart des évaluations sans avoir étudié ou révisé leurs leçons. Ils auront été passifs en cours ou auront même pu signifier s’ennuyer pendant la classe. Ils ont la sensation de connaître les compétences développées en cours. Certains feront tout ce qui est en leur pouvoir pour ne pas trop dépasser les autres élèves et être acceptés au sein de leur tribu ou groupe d’amis !
Malheureusement, ces enfants-là découvrent trop tard le besoin de travailler. Que ce soit à partir du collège ou plus tard, écouter en cours ne suffit plus ! Détailler les étapes d’un problème ou se contraindre à réviser régulièrement sont des habitudes de travail qui n’ont pas forcément été développées lors du primaire et qui forment un obstacle à la poursuite d’études ainsi qu’à la confiance en soi.
- Veiller à ne pas faire faire plusieurs fois les exercices correspondant à une compétence si ces derniers sont justes. Il vaut mieux passer à autre chose. La difficulté réside dans le fait que la plupart de ces enfants n’apprécient pas d’être différents et ne souhaitent pas faire une autre activité qui pourrait stimuler le cerveau (robotique, microscope, jeux de logique, écrire un livre…)
- Expliciter leur raisonnement (mathématique ou autre) peut parfois être synonyme de souffrance ou de néant. L’élève va devoir passer de l’intuition à la réflexion. Une méthode consiste à leur demander de narrer leur réflexion en partant du résultat et en remontant. Cela peut paraître curieux mais je l’ai testée plusieurs fois et …. ça marche !
- Et enfin, je dirais : accepter que l’élève HPI puisse avoir besoin de faire plusieurs choses en même temps pour mieux se concentrer !
Il y a encore beaucoup à dire sur ces enfants si généreux et intéressants dès lors qu’on leur offre notre confiance. Retrouvez-moi sur les réseaux pour plus d’informations.